12 Mars 2017
A l’origine, il y a des agents immobiliers qui veulent optimiser leur moyen de communication. S’envoyer des mails c’est bien mais ça prend du temps. Aussi, pourquoi ne pas profiter d’un réseau social préétabli pour s’échanger des biens et des recherches clients sans quitter son mur des yeux ? Depuis trois ans, "l'intercabinet Parisien" la version « pilote » d'une application à venir teste ainsi l’efficacité d’un système collaboratif entre professionnels du marché sur le modèle anglo-saxon du multiple listing service (MLS). Et son succès est fulgurant.
Jusqu’alors impensable, le partage de données relatives aux produits et fichiers clients est devenu la règle d’or aux Etats-Unis. En Californie – par exemple – le CRMLS fédère aujourd’hui plus de 81 000 utilisateurs actifs. Ici-bas, alors que les startups immobilières emboitent le pas des nouvelles technologies en proposant des services à forte valeur ajoutée, le traditionnel « chacun pour soi » perdure au sein d’un marché désormais à double vitesse. Serait-il possible d’allier progrès éthique et technique ? Oui. En mettant l’outil au service des rapports humains.
Car tout l’enjeu est là. La vente ou la recherche de biens immobiliers n’est pas un événement anodin dans la vie d’un particulier. C’est une opération délicate qui requiert des soins et de l’attention. Les technologies ont beau lui faciliter la tâche, elles ne peuvent pas se substituer aux exigences d’ordre émotionnel. Pour y répondre, il suffit aux agents d’être à l’écoute. Et bien fournis. Comment ? En faisant le choix judicieux de collaborer avec leurs confrères dans le but d’enrichir leur portefeuille et par conséquent, de démultiplier leurs chances de conclure.
Au cœur des phénomènes d’Uberisation, il est vital pour les acteurs du marché de l’immobilier de s’imposer face à une transformation profonde des modes de transactions. Grâce aux services de type MLS, les agents font l’expérience d’un gain de temps considérable qu’il leurs est permis de réinvestir dans une approche qualitative de leur fonction d’intermédiaire. C’est donc bien d’une revalorisation du travail en commun dont il est question d’une part ; de la réhabilitation d’une relation client de choix d’autre part. Seulement voilà. Jusqu’à présent, il n’existe pas de solution mobile pour répondre à un tel besoin.
Heureusement, Lici sera bientôt là. Conçue comme un réseau intra professionnel, l’application permet à ses utilisateurs de suivre l’actualité des offres et recherches en temps réel, de contacter leurs futures collaborateurs via la messagerie instantanée et d’automatiser la création et le partage de leurs dossiers depuis un smartphone. En échange de leurs bons et loyaux services, ils peuvent à leur tour puiser dans les ressources de leurs collègues. De plus, en démocratisant l’accès à ces informations, Lici favorise la flexibilité du travail – faites des affaires où et quand bon vous semble –, comme elle incite à entreprendre en dehors de structures lourdes.
L’avenir, aussi incertain soit-il, n’est pas nécessairement de mauvais augure. Aux hommes de s’y projeter en mettant à profit les belles valeurs humaines que sont le partage, l’entraide, l’empathie. Grâce à la technologie.
Mélanie CRAVERO
Illustrations ©Teddy Cohen
Couverture : Shutterstock
Le lancement de l’application Lici aura lieu le 19 avril 2017, à Paris.